Palais Garnier, un soir de
printemps. On y donne Così fan tutte.
Louis Craon, le célèbre maestro, dirige l’orchestre de l’Opéra de Paris. La
représentation est diffusée en direct à la télévision. Et voilà que Louis
Craon, avant d’attaquer l’ouverture, lève son bras droit face à la scène et
crie « Heil Hitler ».
Stupeur. Tout le monde est tétanisé. Dans la fosse, au bout de quatre longues
secondes, un homme se lève, tourne le dos au chef d’orchestre, renverse son
alto sous son aisselle comme un soldat mettrait crosse en l’air. Les autres
membres de l’orchestre se lèvent à leur tour, puis tous les spectateurs. Le
chef s’éclipse, le premier violon prend la baguette. On joue vaille que vaille
jusqu’à l’entracte, puis on change le programme, Mahler et Beethoven sont
convoqués en deuxième partie de spectacle, pour signifier l’indignation, pour
souligner que sur la terre tous les hommes sont des frères.
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