mardi 27 septembre 2016

L’Effroi de François Garde

François Garde, L’Effroi, éd. Gallimard, 3 octobre 2016, 304 pages.


Palais Garnier, un soir de printemps. On y donne Così fan tutte. Louis Craon, le célèbre maestro, dirige l’orchestre de l’Opéra de Paris. La représentation est diffusée en direct à la télévision. Et voilà que Louis Craon, avant d’attaquer l’ouverture, lève son bras droit face à la scène et crie « Heil Hitler ». Stupeur. Tout le monde est tétanisé. Dans la fosse, au bout de quatre longues secondes, un homme se lève, tourne le dos au chef d’orchestre, renverse son alto sous son aisselle comme un soldat mettrait crosse en l’air. Les autres membres de l’orchestre se lèvent à leur tour, puis tous les spectateurs. Le chef s’éclipse, le premier violon prend la baguette. On joue vaille que vaille jusqu’à l’entracte, puis on change le programme, Mahler et Beethoven sont convoqués en deuxième partie de spectacle, pour signifier l’indignation, pour souligner que sur la terre tous les hommes sont des frères.

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