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mardi 22 novembre 2016

Au commencement du septième jour de Luc Lang

Luc Lang, Au commencement du septième jour, éd. Stock, 24 août 2016, 544 pages.

C’est l’histoire d’une fratrie. Posons ce postulat. Trois parties dans le roman, chacune consacrée – avec incises et retours en arrière – à un membre de cette fratrie. Thomas, Jean et Pauline. Le petit frère, informaticien ; le grand frère, berger dans les Pyrénées ; la sœur cadette, médecin humanitaire au Cameroun. On ne les verra jamais ensemble tous les trois, les membres de cette fratrie. Leurs relations sont faites de silences et de secrets, de fuites et de mensonges, de signes à décrypter dont la clé de déchiffrement remonte à l’enfance, qui ne sera donnée que bien plus tard, mais avant qu’il ne soit trop tard. Luc Lang bâtit, avec ce Commencement du septième jour, un roman à suspense dans lequel Thomas, trente-sept ans, est le détective de sa propre histoire, quand il croyait et voulait démêler les fils des causes de l’accident de voiture de son épouse. 

jeudi 6 octobre 2016

Comment tu parles de ton père de Joann Sfar

Joann Sfar, Comment tu parles de ton père, éd. Albin Michel, 18 août 2016, 160 pages.


Joann Sfar est un tendre. Un sensible comme on n’en fait plus, ou presque. Un Romain Gary à sa manière – c’est peut-être le terrain niçois de l’enfance qui veut ça, et une judéité affirmée mais relativisée, envisagée comme une composante mais jamais comme un principe de base. André Sfar meurt dans les bras de son fils, dans l’hôpital de Nice où il agonisait. Histoire banale, mort triviale. La vie de tout un chacun, un jour ou l’autre. Les singularités familiales, les secrets et les tensions, les reproches et les aveux non prononcés, mal vécus, voilà le récit des hommes. Pour que ce récit devienne un texte littéraire et touchant, légèrement décalé sur la ligne du témoignage, il faut savoir tourner le dos au pathos larmoyant et faire confiance au comique de situation. Ne pas s’interdire de montrer ses larmes, mais entre « montrer » et « étaler », il y a un monde. Celui de l’élégance. Celui de l’émotion juste. Celui de Joann Sfar.

mardi 4 octobre 2016

Romanesque, de Tonino Benacquista

Tonino Benacquista, Romanesque, Gallimard, 18 août 2016, 240 pages.

Une femme et un homme s’aiment. S’aiment au point de casser les codes du temps, de résister à l’autorité quelle qu’elle soit, de défier Dieu, le diable et son train. L’amour comme l’évidence d’une force en marche, invincible. Qui sont-ils, ces amoureux ? Ils n’ont pas de nom, pas de prénom. Il sont Il, Elle, Eux. A quelle époque vivent-ils leur histoire ? Sur quel territoire ? Ici et aux antipodes, maintenant et hier – et demain.
Si la définition de « romanesque », autant dans le Larousse que dans le petit Robert, laisse sur sa faim – est romanesque ce qui a rapport au roman, peut-on lire dans les dictionnaires, qui précisent que le romanesque tend vers le merveilleux, l’extraordinaire et la rêverie, comme s’il n’existait pas de roman réaliste, mais passons – les antonymes sont révélateurs. Romanesque a pour contraires plat, banal, prosaïque. Le Romanesque de Tonino Benacquista correspond à la perfection à cette définition contraire.