lundi 20 juin 2022

Samouraï de Fabrice Caro

Fabrice Caro, Samouraï, éd. Gallimard, coll. Sygne, mai 2022, 224.p.


Il y a longtemps que je n’avais pas ri à gorge déployée en lisant un roman. Le ton que Fabrice Caro emploie pour faire parler son narrateur Alan est à la fois détaché et désespéré, et c’est bien dans cet interstice-là que se niche un humour hilarant. Partant d’une situation dramatique – la compagne d’Alan vient de le quitter, et son meilleur ami d’enfance vient de se suicider –, Fabrice Caro construit une tragi-comédie qui repose sur presque rien. Les voisins d’Alan partent en vacances, et lui demandent de prendre soin de leur piscine. Ses amis Jeanne et Florent, enfin, surtout Jeanne, s’ingénient à lui présenter des jeunes femmes de leur entourage, afin qu’il retrouve l’amour. Mais Alan ne veut pas d’une nouvelle amie, il voudrait écrire un « roman sérieux », puisque c’est une des raisons, croit-il, pour lesquelles Lisa l’a quitté, elle ne l’en croit pas capable. Elle, elle est à présent en couple avec un universitaire spécialiste de Ronsard. Effectivement, ça fait sérieux. Alan n’a publié qu’un roman, vite oublié, et peu vendu. Il s’installe sur la terrasse des voisins, face à son ordinateur et à la piscine. Il va écrire, c’est sûr. Il a même l’idée de base de son roman sérieux : les immigrés espagnols. Il racontera l’histoire de ses grands-parents, et de sa mère, qui ont fui le franquisme. 

Sur cette trame, Fabrice Caro déploie tout un univers absurde de pop culture mâtiné de contemporain et de souvenirs d’enfance des années 80-90. 

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