mardi 27 décembre 2022

Numéro deux de David Foenkinos

David Foenkinos, Numéro deux, éd. Gallimard, 2022, 240 p.

On le sait, Numéro deux raconte la trajectoire du petit garçon qui a failli jouer le personnage de Harry Potter au cinéma. On lui a préféré Daniel Radcliffe, parce qu’il avait « quelque chose en plus. » Je viens de lire ce roman, j’avais oublié qu’il était dans ma bibliothèque. 

Il se trouve que pendant les vacances de Noël, j’ai décidé de regarder tous les films de Harry Potter, ce que je n’avais jamais fait jusqu’à présent, je n’avais vu que Le Prisonnier d’Azkaban, au cinéma, avec mon neveu Pierrot, le jour de sa sortie. Lequel Pierrot m’a offert pour Noël, entre autres, un mug sérigraphié « Platform 9 ¾ », mug immédiatement adopté pour mon thé. Je range ma bibliothèque, je tombe sur le roman de Foenkinos, m’est revenu que je l’avais acheté pour 1 euro sur un stand de vide-grenier, un beau Gallimard collection blanche tout neuf, jamais ouvert. Je suis en pleine période Harry Potter, je n’ai jamais rien lu de Foenkinos. Voilà.

Bon, pas grand-chose à dire sur le roman, en fait. Ça se lit, facilement. Ça raconte l’histoire d’un petit garçon qui grandit avec la sensation qu’il a raté sa vie, qu’il est passé à côté de quelque chose de grand, de grandiose, et qui n’arrive pas à avancer parce que partout, toujours, Harry Potter et Daniel Radcliffe se rappellent à lui. Un petit garçon qui n’a vraiment pas de chance, dont le père meurt pratiquement sous ses yeux d’un cancer du poumon à quarante ans alors qu’il n’a jamais fumé, qui est maltraité  psychologiquement par le compagnon de sa mère, qui rencontre une fille qui lui plaît mais qui fuit dès le premier rendez-vous car il s’aperçoit que dans sa bibliothèque il y a un livre de J.K. Rowling. Un jeune homme qui devient gardien au Louvre parce qu’il fuit le contemporain. Un homme qui trouvera l’apaisement par une pirouette narrative hardie, dans le bar Hemingway du Ritz. 

Disons que c’est l’histoire d’un petit garçon à qui l’on n’a jamais raconté la sympathie qu’a toujours suscitée Raymond Poulidor. 

Disons que c’est un roman de veine feel good, enfin, il me semble, je ne suis pas spécialiste du truc. Une histoire de résilience, ce mot à la mode. 

Je n’avais, donc, jamais rien lu de David Foenkinos. Disons que ça, ça y est, c’est fait. Je crois qu’on ne m’y reprendra plus. Une décision qui a à voir avec le style, sans doute. Ou son absence. 

Voilà un joli Gallimard collection blanche tout neuf, dos non cassé, qui prendra place dès demain dans la boîte à livres de mon quartier. Je parie qu’il n’y restera pas longtemps.

Ah, au fait – j’ai vingt Poudlard Express de retard, j’en ai conscience… – quel bonheur de découvrir les films de Harry Potter !