Le flic Franck Logan
regarde changer la Silicon Valley de son enfance, et cela ne lui plaît guère.
Son leitmotiv est « c’était mieux avant ». La cinquantaine largement
dépassée, marié à une Française plus ou moins trotskyste, père de deux grands
enfants, Franck a pour passion la composition de haïkus. Il enquête
généralement sur le trafic d’êtres humains, vols d’organes et réseaux de
prostitution, mais voilà qu’on lui confie le soin de retrouver Ada. Ada n’est
pas une femme, c’est le nom que la Turing Corp. a donné à une AI (Intelligence
Artificielle). Aucune allusion à Nabokov dans cette dénomination, mais plutôt
une référence au langage de programmation Ada, mis au point par l’équipe de
Jean Ichbiah chez Honeywell Bull dans les années 80. Point de Nabokov, donc,
mais tout de même une base littéraire, et scientifique : ce langage porte
le prénom d’Ada Lovelace, la fille de lord Byron, considérée comme la première
informaticienne (excellente mathématicienne, elle a conçu dans la première
moitié du XIXe siècle le premier algorithme, destiné à la machine de Babbage).