lundi 5 septembre 2016

Ada d’Antoine Bello

Antoine Bello, Ada, éd. Gallimard, 25 août 2016, 368 pages.


Le flic Franck Logan regarde changer la Silicon Valley de son enfance, et cela ne lui plaît guère. Son leitmotiv est « c’était mieux avant ». La cinquantaine largement dépassée, marié à une Française plus ou moins trotskyste, père de deux grands enfants, Franck a pour passion la composition de haïkus. Il enquête généralement sur le trafic d’êtres humains, vols d’organes et réseaux de prostitution, mais voilà qu’on lui confie le soin de retrouver Ada. Ada n’est pas une femme, c’est le nom que la Turing Corp. a donné à une AI (Intelligence Artificielle). Aucune allusion à Nabokov dans cette dénomination, mais plutôt une référence au langage de programmation Ada, mis au point par l’équipe de Jean Ichbiah chez Honeywell Bull dans les années 80. Point de Nabokov, donc, mais tout de même une base littéraire, et scientifique : ce langage porte le prénom d’Ada Lovelace, la fille de lord Byron, considérée comme la première informaticienne (excellente mathématicienne, elle a conçu dans la première moitié du XIXe siècle le premier algorithme, destiné à la machine de Babbage).