Pierre Ducrozet, L’Invention des corps,
éd. Actes Sud, août 2017, 304 pages.
Sur le site des
éditions Actes Sud, à la page de présentation du roman L’Invention des corps, Pierre Ducrozet livre un sorte de note
d’intention qui dit tout, ou presque de son livre. Il s’agit, pour l’auteur, de
répondre à la question banale et abyssale : « A quoi ça pourrait
ressembler un roman du XXIe siècle ? » Et Ducrozet de répondre en
deux temps : par la rédaction du roman, bien entendu, et par cette note
d’intention. La lecture de la lectrice, et de la critique, consiste, au fond, à
sortir du sentier balisé par l’auteur, et dans le cas qui nous occupe ici, ce
n’est pas simple. Parce que Ducrozet a une vision très précise de son travail,
et il en parle de façon concise et irréfutable : « J’ai imaginé […] un
roman sans centre, fait de plis et de passages, de liens, d’hypertextes, qui
dédoublerait le mouvement du monde contemporain, en adoptant Internet comme
sujet et comme forme. » Essayons de lire un peu plus loin.