Hubert Haddad, Les coïncidences exagérées, éd. Mercure de France, 1er septembre 2016, 192 pages.
L’écriture ou la vie,
écrivait Jorge Semprun. De quelque côté que l’on prenne le problème, de quelque
manière que l’on tourne la question, l’écriture a à voir avec la vie, et avec
la mort. L’écriture et la vie, l’écriture et les morts, le bâti d’une œuvre à
la fois cousue et érigée, voilà tout Hubert Haddad. Haddad écrit, on le sait.
Au vrai sens du verbe « écrire ». Des romans, des fictions, des
poèmes, des pièces de théâtre et des essais, tous somptueux et mystérieux. Dans
sa phrase – qui s’est modifiée au fil du temps dans la syntaxe, sans jamais
rien perdre de son rythme si personnel, de son « battement » comme
bat le cœur – il y a toujours un recoin secret. La pleine compréhension –
appréhension ? – du propos haddadien requérait, jusqu’à la publication des
Coïncidences exagérées, une clé de
déchiffrement que l’on m’avait transmise comme en initiation occulte. « Une
part essentielle des livres d’Hubert risque de vous échapper, m’avait-on
confié, si vous ignorez que… ». Et l’on m’avait dit. Et tout un pan
souterrain de l’œuvre s’était soudain éclairé.
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