lundi 9 septembre 2019

Soif d’Amélie Nothomb



Amélie Nothomb, Soif, éd. Albin Michel, 21 août 2019, 162 pages.

Le titre Soif associé au nom d’Amélie Nothomb pouvait laisser présager que l’on trouverait dans les pages de ce roman quelque chose qui relèverait du champagne, de son caractère essentiel, et de sa dégustation. Point du tout ! On n’est, cependant, pas très loin de la Biographie de la faim (2004) ou de Métaphysique des tubes (2000). Manger, boire. Actions élémentaires et essentielles que réclame le corps. Et c’est justement le corps qui est le sujet premier de ce roman – et sans doute de l’œuvre entière de Nothomb. Le corps, oui, mais pas n’importe lequel. Le corps du Christ. Corpus Christi.

Voilà un texte écrit à la première personne, dont le narrateur est Jésus. Il a trente-trois ans, est enfermé dans une geôle, on vient de le condamner à être crucifier, et il attend l’heure de son supplice. L’incipit est formidable : « J’ai toujours su que l’on me condamnerait à mort. » 


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