Karine Tuil, Les Choses humaines,
éd. Gallimard, 22 août 2019, 350 pages.
Le
terreau romanesque de Karine Tuil, c’est l’ultra-contemporain. Dans Les Choses humaines, Tuil donne à voir
comment s’exerce le pouvoir ici et maintenant, le pouvoir sous ses formes les
plus aiguës : celui des médias sur le monde politique, celui des hommes
sur les femmes. Ce pouvoir-là est un éros,
une force sexuelle qui s’autoalimente par le narcissisme via les réseaux
sociaux, par la course à la performance et à la réussite. Le Paris de 2016 qui
est mis en scène ici est peuplé de bourreaux et de victimes, parmi lesquels les
plus jeunes titubent sur la ligne de démarcation. Ainsi Alexandre Farel, aimé
et malmené par ses parents, qui est accusé de viol sur la fille du compagnon de
sa mère. L’instruction du dossier et le procès d’Alexandre, de même que les
réactions de la victime, occupent la plus grande partie du roman, et sont
librement inspirés de ce que l’on a appelé « l’affaire de
Stanford » : en 2016, un étudiant américain, accusé du viol d’une
étudiante sur les campus, a été condamné à une peine minimale.
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