mercredi 4 septembre 2019

Les Choses humaines de Karine Tuil


Karine Tuil, Les Choses humaines, éd. Gallimard, 22 août 2019, 350 pages.

Le terreau romanesque de Karine Tuil, c’est l’ultra-contemporain. Dans Les Choses humaines, Tuil donne à voir comment s’exerce le pouvoir ici et maintenant, le pouvoir sous ses formes les plus aiguës : celui des médias sur le monde politique, celui des hommes sur les femmes. Ce pouvoir-là est un éros, une force sexuelle qui s’autoalimente par le narcissisme via les réseaux sociaux, par la course à la performance et à la réussite. Le Paris de 2016 qui est mis en scène ici est peuplé de bourreaux et de victimes, parmi lesquels les plus jeunes titubent sur la ligne de démarcation. Ainsi Alexandre Farel, aimé et malmené par ses parents, qui est accusé de viol sur la fille du compagnon de sa mère. L’instruction du dossier et le procès d’Alexandre, de même que les réactions de la victime, occupent la plus grande partie du roman, et sont librement inspirés de ce que l’on a appelé « l’affaire de Stanford » : en 2016, un étudiant américain, accusé du viol d’une étudiante sur les campus, a été condamné à une peine minimale.

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