Joyce Carol Oates, Daddy Love, traduit de l’anglais (USA)
par Claude Seban, 7 avril 2016, éd. Philippe Rey, 272 pages.
Le roman Daddy Love est paru aux Etats-Unis en
2013, il nous arrive en traduction française en ce mois d’avril 2016. Mais
comme souvent, chez Joyce Carol Oates, le thème est intemporel. Et comme
toujours, ou presque, chez Oates, le motif travaillé est celui du mal, voire de
l’horreur. Et celui de l’abandon.
Dinah est la mère de
Robbie, un joli petit garçon de cinq ans qu’elle a eu avec son mari Whit,
animateur radio. Whit est métis, l’enfant a la peau blanche et les cheveux
noirs, crépus. Dinah et Robbie s’en vont au centre commercial, font quelques
courses, caressent en passant les jolis lapins que l’on expose, pour le temps
de Pâques, entre des jonquilles jaune vif et des tulipes écarlates. Le
prédateur veille, il est là, il regarde l’enfant, il envisage la mère qui s’éloigne
un instant pour fumer une cigarette, il anticipe, il est avant eux sur le
parking. Où Dinah a-t-elle garé la voiture ? La mère et l’enfant la
cherchent, c’est comme un jeu. La mère serre la main de l’enfant. L’enfant lui
est arraché par le prédateur. Et la mère est assommée au marteau, mais parvient
à se relever, s’accroche au monospace du ravisseur, est traînée sur plusieurs
mètres. La mère est en morceaux, jambes et bras brisés, défigurée. Enlèvement
d’enfant. La scène est répétée plusieurs fois dans les premiers chapitres du
roman : Dinah y revient sans cesse.