Sophie Képès, Désappartenir, Psychologie de la création littéraire, éd. Maurice Nadeau, 20 octobre 2023, 240 p.
Pourquoi devient-on écrivain ? On est, dans cet essai, à la recherche de frères et de sœurs en écriture. On se bricole une famille pour se prouver que l’on n’est ni folle ni seule. Les écrivains, la plupart des écrivains, ont quelque chose à dire et à écrire parce qu’il leur est arrivé quelque chose dans l’enfance, ou dans la vie. Ecrire, c’est à la fois mettre à distance et accepter les douleurs, les manques, les failles. Ce n’est pas que cela, bien entendu, mais le geste premier, l’élan primordial, vient de là. On écrit avec ce qu’on a, ou ce que l’on n’a pas eu. On écrit parce qu’on cherche – ce qui nous manque, ce qu’on nous a volé, ce qu’on nous a tu.