Takis
Würger, La Fraternité (Der Club), traduit de l’allemand par Isabelle Liber, éd.
10/18, octobre 2019, 264 pages.
La Fraternité
est un roman allemand à l’ambiance british, du genre campus novel. Sur la
quatrième de couverture, on avertit le lecteur que le jeune Hans, admis à
Cambridge grâce à une bourse, va devoir résoudre un crime commis au sein d’un
club masculin. Par crime, ici, il ne faut pas entendre meurtre, mais viol.
Takis
Würger opte pour le récit polyphonique, dispositif qui diffracte les tenants et
aboutissants de la résolution du crime, et permet une approche plus frontale de
chaque personnage. On retiendra, parmi ceux-là, la figure de Charlotte et celle
d’Alex, une étudiante et sa maîtresse de thèse, dont les destins sont liés.
La Fraternité se
lit d’un souffle. Le lecteur est confronté au fonctionnement particulier des clubs
d’étudiants, mais aussi à des relations familiales où des vérités douloureuses
sont tenues secrètes. Le suspens s’accélère crescendo, jusqu’à un final
explosif.
Ce que j’ai le plus apprécié dans ce roman, c’est
l’évocation du monde de la boxe. Hans intègre un club sélect dans lequel il
faut être boxeur, et avoir contribué à battre Oxford lors d’un match entre
universités rivales. On s’attendait plutôt, côté sport, à de l’aviron. La boxe
introduit un motif plus violent, où le corps à corps flirte avec
l’homosexualité.
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