Philippe Jaenada, La Serpe, éd.
Julliard, 17 août 2017, 648 pages.
Georges Arnaud (et
non G.J. Arnaud, erreur souvent commise) est l’auteur du Salaire de la peur. Dans ce roman, adapté pour la première fois par
Henri-Georges Clouzot avec Yves Montand et Charles Vanel dans les rôles
principaux – et c’est ce film-là que nous avons en mémoire –, Georges Arnaud
recycle une partie de son expérience sud-américaine, ainsi qu’une histoire
qu’on lui a racontée là-bas : transporter de la nitroglycérine en camion,
et risquer sa vie à chaque cahot. Georges Arnaud s’appelle en réalité Henri
Girard. A l’âge de 24 ans, il a été accusé d’avoir massacré son père, sa tante
et la bonne dans le château familial de Dordogne. Maître Garçon l’a fait
acquitter.
La serpe, qui donne son titre au roman-enquête de
Philippe Jaenada, c’est l’arme du crime. Non pas la serpe emblématique du
druide Panoramix, cette faucille en forme de croissant de lune, mais un outil
de jardiner aguerri, qui tient un peu du hachoir, et dont la pointe, recourbée
en bec de perroquet, intrigue autant qu’elle effraie. Un objet terrible. Cette
serpe, Henri Girard l’a empruntée la veille des crimes aux gardiens du château. Henri est
le seul survivant du massacre, il était présent mais n’a rien vu ni rien
entendu, il semble jouer au type décontracté lorsque les enquêteurs arrivent,
propose des cigarettes à la ronde, ne s’effondre pas. Tout l’accuse.
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