mardi 27 octobre 2015

Carthage de Joyce Carol Oates



Joyce Carol Oates, Carthage, traduit de l’anglais (USA) par Claude Seban, éd. Philippe Rey, octobre 2015, 608 pages.

Dans la famille Mayfield, les deux filles portent des prénoms shakespeariens. L’aînée s’appelle Juliet, la cadette Cressida. Juliet est la « jolie », elle a 22 ans, est fiancée à un jeune homme, Brett Kincaid, qui est parti combattre en Irak et en est revenu défiguré, perturbé, claudiquant autant dans sa marche que dans sa pensée. Cressida a 17 ans, elle est « l’intelligente ». Peut-être autiste – Asperger ? –, elle n’entre pas dans la norme, pose sur le monde un regard acide, cynique. Elle dessine à l’encre des personnages imités de Escher, qui montent et descendent des escaliers improbables, suivent des pentes qui à la fois sont l’endroit et l’envers d’une réalité insaisissable. A l’insu de sa famille, elle se rend dans un bar mal famé afin de persuader le caporal Kincaid qu’ils sont faits l’un pour l’autre, lui le gueule-cassée, elle l’inadaptée. Cressida ne rentre pas au domicile familial. Dans la Jeep accidentée du caporal, on découvre du sang, des traces de luttes. La jeune fille est portée disparue. Brett Kincaid est jugé, condamné, incarcéré.