jeudi 22 août 2019

Civilizations de Laurent Binet


Laurent Binet, Civilizations, éd. Grasset, 14 août 2019, 384 pages.

La fin du Moyen-âge a une date précise : le 12 octobre 1492, jour de la découverte de ce que l’on n’a appelé que plus tard l’Amérique. L’année 1492 est une année charnière – dans l’ordre : prise de Grenade (i.e. fin de la Reconquête) en janvier, expulsion des Juifs en mars, et découverte de l’Amérique, donc, en octobre. Tout cela dans un seul pays, l’Espagne. Les hispanistes, d’ailleurs, ont coutume d’ajouter à cette somme d’événements déterminants la publication à Salamanque de la grammaire de Nebrija, premier ouvrage fixant les canons d’une langue romane. A l’évidence, on change d’époque. Laurent Binet imagine, dans Civilizations, que l’un de ces quatre faits, s’il a eu lieu, n’a pas eu de retentissement, pour la bonne raison que, dans son roman, Christophe Colomb n’est jamais revenu de sa première expédition.

Durant la Découverte, puis la Conquête, les virus apportés par les conquistadores, l’apparition des chevaux et des armes à feu, ont contribué à l’effet de sidération des autochtones. C’est ce que dit une histoire que l’on raconte presque comme une légende, tant elle est merveilleuse au sens de fantastique. Les Européens découvrent le Nouveau Monde, et ouvrent une nouvelle page de l’Histoire. Laurent Binet prend l’Histoire à rebrousse-poil : et si c’était l’Europe, le Nouveau Monde ? 


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