lundi 16 octobre 2017

Pourquoi les oiseaux meurent de Victor Pouchet

Victor Pouchet, Pourquoi les oiseaux meurent, éd. Finitude, 7 septembre 2017, 192 pages.


Les oiseaux occupent, dans les titres de romans, cette place particulière de l’énigme, ou de l’incompréhensible affirmé. Ils vont mourir au Pérou ou se cachent pour mourir, et, chez Daphné Du Maurier et Hitchcock, ils donnent leur titre générique à la menace et au crime. Ils sont victimes ou bourreaux, rarement anodins. Le pigeon de Patrick Süskind n’est plus qu’un œil angoissant et révélateur. Victor Pouchet donne à son roman formidable le titre sans point d’interrogation de Pourquoi les oiseaux meurent. Ce n’est pas une question. Et le livre ne délivrera pas d’explication. Ce sont des oiseaux tombés du ciel, comme ça, des oiseaux morts tombés du ciel par milliers sur les plages normandes, à quelques jours d’intervalle, qui vont pousser le narrateur à mener l’enquête. Que l’information soit passée à peu près inaperçue dans les médias, et oubliée si vite sans que personne ne s’interroge, plonge le narrateur dans un état d’incompréhension à plusieurs degrés. D’autant plus que la première pluie d’oiseaux morts a eu lieu dans la bourgade normande où il a passé son enfance, et où son père vit toujours.