Victor Pouchet, Pourquoi les oiseaux meurent, éd. Finitude, 7 septembre 2017, 192 pages.
Les oiseaux
occupent, dans les titres de romans, cette place particulière de l’énigme, ou
de l’incompréhensible affirmé. Ils vont mourir au Pérou ou se cachent pour
mourir, et, chez Daphné Du Maurier et Hitchcock, ils donnent leur titre
générique à la menace et au crime. Ils sont victimes ou bourreaux, rarement anodins.
Le pigeon de Patrick Süskind n’est plus qu’un œil angoissant et révélateur. Victor
Pouchet donne à son roman formidable le titre sans point d’interrogation de Pourquoi les oiseaux meurent. Ce n’est
pas une question. Et le livre ne délivrera pas d’explication. Ce sont des
oiseaux tombés du ciel, comme ça, des oiseaux morts tombés du ciel par milliers
sur les plages normandes, à quelques jours d’intervalle, qui vont pousser le
narrateur à mener l’enquête. Que l’information soit passée à peu près inaperçue
dans les médias, et oubliée si vite sans que personne ne s’interroge, plonge le
narrateur dans un état d’incompréhension à plusieurs degrés. D’autant plus que
la première pluie d’oiseaux morts a eu lieu dans la bourgade normande où il a
passé son enfance, et où son père vit toujours.