Georges-Olivier
Châteaureynaud, Le Goût de l’ombre,
nouvelles, éd. Grasset, 3 février 2016, 192 pages.
Que nous faut-il pour
vivre ? De l’espoir, de la chaleur, et du rêve. Dans les sept nouvelles
qui composent le recueil Le Goût de
l’ombre, Georges-Olivier Châteaureynaud nous emmène au cœur de nos vies
fragiles. Il s’empare de tout ce qui nous fait trembler ou douter. La mort, par
exemple. La postérité de l’écrivain. La bonne fortune ou la solitude.
La première nouvelle du
recueil, intitulée « Le Sytx », nous entraîne tout de go là où nous
irons tous, au cimetière. Le héros règle sa consultation au médecin qui vient
de lui apprendre son décès, sort quelque peu désorienté – mais soulagé – du
cabinet de consultation, et s’en va lui-même à la boutique des pompes funèbres
pour décider des modalités de ses obsèques. La narration à la première personne
tient ici de l’évidence fantastique : c’est le mort qui parle, qui raconte
son « après », qui décrit les réactions et les péripéties. Il est le
narrateur impossible.