jeudi 14 janvier 2016

Envoyée spéciale de Jean Echenoz



Jean Echenoz, Envoyée spéciale, éditions de Minuit, 320 pages, janvier 2016.

Jean Echenoz, dans Envoyée Spéciale, applique les principes rigoureux de la mécanique du vaudeville. C’est Feydeau au pays de la dynastie communiste – car on va se retrouver en Corée du nord, après avoir passé une agréable réclusion au sommet d’une éolienne. Les portes ne claquent pas vraiment, mais les rouages s’imbriquent parfaitement, déclenchant ce que l’on nomme en littérature des catastrophes, qui ne sont en rien catastrophiques dans l’histoire, ou si peu. On rit. Le vaudeville, c’est fait pour ça. On rit et on admire. Une construction pareille, rigoureuse, terrifiante de rigueur, et qui ne se prend pas au sérieux… Il en faut, du talent, pour parvenir à cette désinvolture constructive. Il en a, du talent, Jean Echenoz. On le sait, on le savait. On s’en émeut à chaque fois.