Samanta Schweblin, Kentukis, traduit de l’espagnol (Argentine) par Isabelle Gugnon, éd. Gallimard, coll. Du monde entier, 14 janvier 2021, 272 pages.
Imaginez… Imaginez de jolies petites peluches toutes douces. Elles ont la forme de lapins, de pandas, de corbeaux, de dragons… Elles se déplacent sans la volonté de celui qui les a acquises, mais ne sont pas mues par une intelligence artificielle. C’est un humain qui est aux commandes, qui décide d’aller et venir, qui se dirige de lui-même vers sa base pour se recharger, et qui, même, peut se déconnecter et laisser son « maître » tout seul. Mais le maître de la peluche peut tout aussi bien décider de passer son petit dragon, ou son petit panda, sous la douche, ou de le fracasser à coups de marteau, et donc de s’en débarrasser. Ces petites peluches s’appellent des Kentukis, elles sont nées de l’imagination de Samanta Schweblin qui les promène dans de courts chapitres saisissants, tout autour du monde. Le roman qu’elle nous propose est glaçant et poétique, d’une poésie ultra-contemporaine qui pousse à ses limites le jeu du voyeurisme et de l’exhibitionnisme.
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