René Belletto, Etre, éd.
P.O.L, 288 pages, 11 janvier 2018.
Miguel Padilla ne
peint plus, depuis la mort de son épouse et modèle Dolorès. Dans son
appartement du quai de Béthune, il joue sur ses deux guitares – une classique
et une flamenca –, écoute Bach sur des appareils acoustiques patiemment
appariés pour atteindre le son parfait, tombe de sommeil sur son canapé pour de
petits sommes impromptus – il écrit « dodos, roupillons ». Il
écrit ? Non, bien sûr, ce n’est pas lui qui écrit. Miguel Padilla est
« héros et narrateur de l’aventure ». Notons dès à présent que dans
cette aventure, il ne se considère pas comme un personnage. René Belletto
explore plus avant, dans Etre, les
modalités de la mise en fiction, comme on parle de mise en scène au théâtre ou
au cinéma, cinéma toujours présent dans ses livres. Ici, quantité de titres de films sont cités, et
apparaît une caméra au détour d’une rue de Rome, l’une des héroïnes étant
documentariste.