Baptiste Rossi, Le
Roi du sud, éd. Grasset, 8
février 2017, 464 pages.
Le département du Var. La
ville de Portovan, inventée. La politique varoise des années 80, réelle. Baptiste
Rossi explore des terres flamboyantes et plonge au cœur du marigot politico-mafieux.
Le Var, département coincé entre les milieux marseillais et niçois, point de
rencontre et d’affrontement entre les anciens de l’OAS et les anciens du SAC. Dans
ce sud sulfureux, on assassine et fait assassiner, on s’allie et se défausse,
on aime et l’on trahit, ou l’on est trahi. Et par-dessus tout ça, ou
souterrainement : l’argent, celui des magouilles, des casinos, des valises
que l’on transporte jusqu’à Genève. Et la drogue, facile. Et les boîtes de nuit
fréquentées par les stars du moment, tenues par les mafieux qui empochent et
défouraillent, qui parviennent au sommet puis meurent dynamités. Hyères, à
l’époque de l’assassinat de la députée Yann Piat était surnommée Hyères-les-bombes.
Dans le roman de Rossi, Portovan devient Portovan-les-bombes.