Yann Moix, Terreur, éd. Grasset, 4 janvier 2017, 256 pages.
Quand on regarde le tableau
de Picasso, Guernica, on comprend,
même sans savoir qu’il s’agit d’un bombardement, que la mort vient d’en haut.
Avec le terrorisme, la mort est. Point. Elle ne vient pas, elle est. Elle
« est » à ce point que l’existence acquiert une nouvelle
définition : « laps de temps qui nous sépare de deux attentats.
(Un attentat qui ne nous a pas atteint nous redonne des points de vie jusqu’au
prochain, et ainsi de suite.) »
L’attentat frappe par son
ampleur – Le Bataclan, la promenade des Anglais –, ampleur des morts, nombre
des morts. Mais l’attentat frappe aussi lorsqu’il provoque UNE mort. Celle d’un
prêtre. L’attentat frappe, les esprits et les corps. Et les petites frapes, ces
assassins contents d’eux, ces frappadingues du XXIe siècle, celui du selfie et
de la propagande 2.0, effraient : « le terrorisme transforme la
réalité en effroi. »