Jacques Henric, Carrousels, éd. Tinbad, octobre 2015, 204 pages.
L’Eve hurlante de Masaccio est le point central de cet ouvrage que
Jacques Henric a publié en 1980 dans la mouvance de Tel Quel. La réédition qui
nous arrive aujourd’hui, à plus de trente cinq ans de la rédaction, a pris peu
de rides. L’Eve de Masaccio hurle toujours, sur les murs de la chapelle
Brancacci de Santa Maria del Carmine, à Florence. Pourquoi hurle-t-elle ?
Parce qu’elle vient d’être chassée du paradis terrestre. A ses côtés, un Adam
roux courbe les épaules, comme honteux et penaud, quand sa compagne s’en prend
au ciel.
Carrousels, on le sait, n’est
ni un journal, ni un traité d’histoire de l’art. Dans ces négations se cache
une autre négation : le livre n’est pas une fiction. Mais un roman, oui,
peut-être. Avec une trame qui traquerait au plus près le regard de l’écrivain scrutant
le monde, tentant de l’interpréter.