lundi 20 juin 2016

Carrousels de Jacques Henric


 Jacques Henric, Carrousels, éd. Tinbad, octobre 2015, 204 pages.

L’Eve hurlante de Masaccio est le point central de cet ouvrage que Jacques Henric a publié en 1980 dans la mouvance de Tel Quel. La réédition qui nous arrive aujourd’hui, à plus de trente cinq ans de la rédaction, a pris peu de rides. L’Eve de Masaccio hurle toujours, sur les murs de la chapelle Brancacci de Santa Maria del Carmine, à Florence. Pourquoi hurle-t-elle ? Parce qu’elle vient d’être chassée du paradis terrestre. A ses côtés, un Adam roux courbe les épaules, comme honteux et penaud, quand sa compagne s’en prend au ciel.
Carrousels, on le sait, n’est ni un journal, ni un traité d’histoire de l’art. Dans ces négations se cache une autre négation : le livre n’est pas une fiction. Mais un roman, oui, peut-être. Avec une trame qui traquerait au plus près le regard de l’écrivain scrutant le monde, tentant de l’interpréter.