Céline Curiol, La Posture du pêcheur ; Cécile Ladjali, Chère ; Louis Henri de le Rochefoucauld, Mémoires d’un avare ; Linda Lê, Toutes les colères du monde ; Laurence Nobécourt, Post Tenebra Lux ; Laurent Nunez, Regardez-moi jongler ; Mathieu Terence, Du Ressentiment, Ed. du Cerf, coll. Les sept péchés capitaux, 4 février 2021.
Voilà une idée éditoriale formidable : consacrer une collection à un thème donné, circonscrit, et publier tous les ouvrages en un seul office. Les sept péchés capitaux se prêtent parfaitement à ce genre d’entreprise. Le péché est par nature romanesque. La vertu, en revanche… Et puis, il y a la magie du chiffre 7. Les péchés capitaux sont au nombre de sept. Les vertus, elles, doivent se scinder en deux groupes – trois vertus théologales et quatre vertus cardinales – pour atteindre ce chiffre magique. Bon, tout cela a évolué au fil des siècles, ça ne s’est pas fait en un jour, mais dans la culture chrétienne c’est fixé depuis le XIIIème siècle : sept. On notera que l’acédie, cette espèce de découragement de l’âme qui rappelle notre burn out contemporain, a disparu de la nomenclature officielle.
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La collection, lue d’une traite dans son ensemble, met en lumière une cohérence de fond et quelques divergences de forme. Heureusement. Quel ennui s’il en était allé autrement ! Si chaque auteur avait dû se conformer à un carcan préétabli : tant de feuillets, une novella et rien d’autre, rester dans la ligne fixée… Cela n’aurait eu aucun sens. Parce que se pencher sur la notion de péché c’est, par définition, s’écarter de la ligne.