Regards croisés
un livre, deux lectures – avec Virginie Neufville
Delphine de Vigan, Les Enfants sont rois, éd. Gallimard, 4 mars 2021, 352 p.
Delphine de Vigan tente de s’emparer de ce sujet de société : la disparition de l’intime, le monde des influenceurs, la surconsommation et la malbouffe (les gamins de Mélanie ne mangent que des trucs sucrés et industriels sur l’écran), l’exploitation des enfants par leurs parents… tout ça, quoi. Cela donne un roman qui n’en est pas vraiment un, car il y manque pour moi l’essentiel : le plaisir que le lecteur peut prendre à la lecture d’un sujet bien ficelé traité avec style. Ici, de style, point. Les personnages sont peu intéressants – une policière obstinée, une mère écervelée, un père falot pratiquement inexistant, et, quelques années plus tard, des enfants en révolte contre l’enfance qu’on leur a fait subir. Quant à l’intrigue, elle est insignifiante.
Ne soyons pas trop dure… Il y a tout de même quelque chose de formidable dans ce roman, c’est l’épigraphe, signée Stephen King : « Nous avons eu l’occasion de changer le monde et nous avons préféré le téléachat. »
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