jeudi 5 décembre 2019

Rose Royal de Nicolas Mathieu


Nicolas Mathieu, Rose Royal, éd. in8, coll. polaroïd, septembre 2019, 77 pages.

Nicolas Mathieu publie un court roman – une novella – qui s’articule en trois parties comme les trois actes d’une tragédie. Car il y a bien un fatum qui plane sur le destin de Rose, l’héroïne. Elle s’appelle Rose, donc, couleur emblématique du féminin. Elle a la cinquantaine alerte, est divorcée et mère de deux enfants qui se sont éloignés et auxquels elle ne pense pas plus qu’ils ne pensent à elle. Elle est indépendante, gagne correctement sa vie, conduit sa petite voiture et aime se retrouver au Royal, « un bar tout en longueur, aux murs sombres, avec un long comptoir », pour boire et papoter avec sa copine Marie-Jeanne après le boulot. Rose est une femme à peu près heureuse, qui a des aventures mais ne croit plus vraiment à l’amour. Quand nous la découvrons, elle trimballe dans son sac un calibre .38, qu’elle a acheté parce qu’elle avait décelé, un soir de crispation, un drôle d’éclat dans l’œil  du dernier type avec lequel elle avait vécu quelques mois. Le type s’est tiré sans donner le moindre coup, mais… Rose avait eu peur, elle avait senti que quelque chose, là, pouvait basculer dans la dispute, dont elle ne sortirait pas indemne.