Nicolas Mathieu, Leurs enfants après eux,
Actes Sud, août 2018, 432 pages.
Des adolescents
grandissent, deviennent de jeunes hommes et de jeunes femmes, dans une vallée
désindustrialisée de l’est de la France. Dans Leurs enfants après eux, nous suivons le parcours d’Anthony,
Hacine, Steph et Clem, entre autres, de 1992 à 1998, durant quatre étés
singuliers. Si l’adolescence est l’âge de la métamorphose, des expériences et
des transgressions, l’entrée dans l’âge adulte de ces quatre ados semble
marquée par le sceau d’une fatalité sociale. Dans cette vallée oubliée d’où il
semble si difficile de s’extraire, les jolies maisons avec piscine ne sont pas
éloignées des lotissements pour classe moins que moyenne, ni des cités HLM. La
vallée est un bout de territoire à peu près représentatif du pays entier :
on y rêve, on y deale, on y boit et on s’y tabasse, on y danse. On s’aime.
L’épigraphe que
choisit Nicolas Mathieu, tirée de
L’Ecclésiaste, donne le ton de la trajectoire des personnages :
« Il
en est dont il n’y a plus de souvenir,
Ils
ont péri comme s’ils n’avaient jamais existé ;
Ils
sont devenus comme s’ils n’étaient jamais nés,
Et,
de même, leurs enfants après eux. »
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