Philippe Vasset, Une vie en l’air,
éd. Fayard, août 2018, 190 pages.
Les lieux que l’on
hante durant l’enfance et l’adolescence sont tout aussi cruciaux que les
premières découvertes de lecture. Souvent, d’ailleurs, les rêveries suscitées
par les textes sont imprégnées des paysages premiers. A moins que ce ne soit
l’inverse… Toujours est-il que le décor réel est indissociable de l’imaginaire
que l’on se forge, que l’on est en train de se forger. Philippe Vasset a passé
les vingt premières années de sa vie, ou à peu près, « en l’air »,
comme le dit le titre de son très beau récit que publient en cette rentrée les
éditions Fayard. Une vie perchée à sept mètres de hauteur, sur un rail de
dix-huit kilomètres de longueur. Un rail, oui. Celui de l’aérotrain de
l’ingénieur Bertin, projet qui n’a jamais vu le jour – on lui a préféré le TGV
– mais dont subsiste un vestige vertigineux, au plein cœur de la Beauce. Là où
Philippe Vasset a passé son enfance et son adolescence.