Catherine Bessonart, Et si Notre-Dame la nuit…, éd. de L’aube, coll. Mikros Noir, 3 juin 2021, 360 p.
Des statues de Notre-Dame sont décapitées, et Chrétien Bompard a l’intuition que ces décapitations annoncent de vrais crimes. Il ne se trompe pas. Bompard est un bon flic, intuitif plus que méthodique, qui traverse une passe particulière : il vient de divorcer d’une femme qu’il aime encore, et il vient d’arrêter de fumer. De quoi rendre nerveux.
Les personnages sont bien campés, et traités sur le mode empathique. L’intrigue avance calmement, jusqu’à un tournant qui ramène l’enquête vers Chrétien Bompard, et le renvoie au trou noir de l’amnésie de son enfance. Tout cela est bien mené, psychologiquement crédible. Si Bompard peut faire penser, de loin, à l’Adamsberg de Vargas, le roman, lui, est de facture tout à fait classique pour un polar. La fin est menée à la fois tambour battant et en sourdine, c’est-à-dire que l’on ne peut s’empêcher de tourner les pages pour avoir la clé de l’énigme mais qu’en même temps la remontée des souvenirs d’enfance de l’enquêteur est traitée de manière délicate, sans effet appuyé. Catherine Bessonart joue sur le mode sensible, et elle parvient à captiver son lecteur avec élégance.
Le commissaire Chrétien Bompard, au patronyme doux comme le cachemire et au prénom oxymoronique – il se dit « mécréant tendance bouddhiste » – fait sa première apparition dans Et si Notre-Dame la nuit… Deux autres de ses aventures sont disponibles aux éditions de L’aube, dans une autre collection.