Isabelle Sorente, Le Complexe de la sorcière, éd. Julliard, janvier 2020, 300 pages.
L’idée communément répandue est que la sorcière relève de l’univers médiéval. En réalité, les grandes chasses aux sorcières ont eu lieu à la Renaissance, après l’invention de l’imprimerie. Armés de leur exemplaire du Malleus Maleficarum, les inquisiteurs interrogeaient et torturaient des femmes – et quelques hommes –, s’ingéniaient à leur faire avouer des pratiques impensables comme la participation au sabbat. Le sabbat, cette grande orgie où les sorcières se rendaient à califourchon sur un balai, où elles forniquaient avec le diable. La femme, cet être sexuellement débridé, maléfique magicienne, connaissant les vertus des plantes, capable de concocter les pires poisons, ayant accès à une dimension autre, inaccessible au commun. Elle, là, et ses remèdes de « bonne femme ». Même si l’étymologie de l’expression renvoie à la fama, c’est-à-dire à la bonne réputation, des remèdes qui ont fait leurs preuves, donc, « bonne femme » reste une insulte, à tout le moins tient du sarcasme ou de l’apostrophe misogyne. Les bonnes femmes, tout de même…