Georges-Olivier Châteaureynaud, Contre la perte et l’oubli de tout, éd. Albin Michel, 6 septembre 2018, 224
pages.
Il existe
plusieurs façons, pour un écrivain, de parler de littérature et des livres
d’autres écrivains. Cela peut être fait sur le ton badin du copinage, sous
l’angle féroce de la jalousie, ou bien avec désinvolture, comme on se
débarrasserait d’un devoir à accomplir. Georges-Olivier Châteaureynaud choisit
le mode de l’analyse émerveillée. Choisit-il vraiment, d’ailleurs ?
L’émerveillement est au centre de la plupart des fictions qu’il a publiées, ses
personnages étant tous pris, peu ou prou, par l’ébahissement d’être au monde et
de n’y comprendre rien, ou si peu. On pourrait penser qu’être fictionnaire est
une chose, et une autre que d’être lecteur de fictions. Pas ici. Châteaureynaud
est un auteur épatant, et un lecteur épaté.