vendredi 4 novembre 2022

Ce parc dont nous sommes les statues de Georges-Olivier Châteaureynaud

Georges-Olivier Châteaureynaud, Ce parc dont nous sommes les statues, nouvelles, éd. Grasset, octobre 2022, 208 p.


Cet article nécessite un préambule : il se trouve que Georges-Olivier Châteaureynaud m’a dédié ce recueil – la preuve en page 7 de l’ouvrage… Ce geste d’amitié est émouvant pour la lectrice, et un peu gênant pour la critique. L’article que je vais rédiger sera-t-il sujet à caution ? Mon analyse pourra-t-elle être lue sans défiance ? Je vais l’affirmer tout de go : ces dix textes sont formidables, voilà le jugement de la dédicataire et celui de la critique.

Georges-Olivier Châteaureynaud est romancier et nouvelliste. Dans les deux genres, il met à l’œuvre une imagination flamboyante qui se déploie, cependant, de manière différenciée. L’écriture d’un roman est un travail au long cours, un labeur qui demande du souffle pour dessiner une arche, et qui induit que l’auteur va vivre avec ses personnages pendant des années. L’écriture d’une nouvelle naît d’un élan de sprinteur : une idée surgit, une situation, que l’on va développer sur quelques pages. Dans ces textes-là, courts, nécessaires, se révèle davantage la psyché de l’écrivain. Et plus encore : c’est dans les nouvelles que l’intime s’insinue vraiment. Intime transmuté bien entendu, même si apparaissent ici et là des motifs d’évidence, comme le chien Loufou dans la nouvelle « Ce qui tombe du ciel », chien qui apparaissait également dans le dernier roman de Châteaureynaud – A cause de l’éternité – mais dans un insert. L’écrivain Brumaire, projection de l’auteur, y racontait au coin du feu, comme il lirait une nouvelle, une histoire de pont du diable. C’est bien dans le court que court l’intime.

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