lundi 16 octobre 2023

Ici-bas de Georges-Olivier Châteaureynaud

Georges-Olivier Châteaureynaud, Ici-bas, éd. Grasset, 11 octobre 2023, 384 p. 

Nous revoici au bord du Styx, dans la cité d’Ecorcheville, cette enclave dystopique soumise aux imprévus d’un territoire mythologique proche et inaccessible. Le cycle de L’Autre Rive s’achève, on le croyait diptyque, on se réjouit qu’il soit, en fin de compte, un triptyque. Quarante-cinq ans ont passé depuis les débuts, vingt ans depuis les péripéties survenues au château d’Eparvay, dans A cause de l’éternité. Nous revenons en ville, donc.

Pour être une enclave étrange, Ecorcheville n’en est pas moins rattachée au territoire national. Des pluies diluviennes s’abattent sur la cité, le Styx est en crue. Un haut-commissaire est dépêché sur place, pour rendre compte de la situation à Paris, apporter son expertise, et tenter de gérer la crise. Tout le petit monde d’Ecorcheville tient son rang : le maire et son épouse, l’évêque et sa gouvernante, l’adjoint à la culture et le directeur du musée de tératologie, professeur de mythologie appliquée à la retraite. Pour qui a lu les deux premiers volets, les noms de tous ces personnages sont connus : le maire est un Bussetin et son premier adjoint un Estéral, l’évêque un Propinquor, tous représentants des trois familles praticiennes de la ville, depuis des décennies. Le directeur du musée de tératologie est Strabon Martin, dont nous avons fait la connaissance dans le tome précédent. Quant à l’adjoint à la culture, nous le connaissons bien, il s’agit d’Alphan Bogue, jeune héros d’A cause de l’éternité, que nous retrouvons marié et père de famille. Et donc, le Styx est crue. Une crue plus que centennale ou millénaire, une crue immémoriale. Sur ce territoire étrange où la mythologie embrasse le quotidien, deux univers vont entrer en collision, ou plutôt en fusion.

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